Les fonds négociés en bourse (FNB) sont de plus en plus populaires auprès des investisseurs et des conseillers, les actifs sous gestion dans les FNB canadiens dépassant 400 milliards de dollars en 2023 pour la première fois. Une grande partie de cet argent est investie dans des FNB de base – les composantes de base des fonds d’actions et des fonds à revenu fixe qui sont indispensables dans un portefeuille pour de nombreux investisseurs.
Par exemple, en 2023, les FNB d’obligations mondiales ont dépassé les deux billions de dollars américains en actifs sous gestion1 – « une étape importante pour le secteur des placements », dit Daniel Prince, CFA, chef, Services consultatifs pour produits iShares chez BlackRock. « En 2023, nous avons constaté plus de 165 milliards de dollars américains d’entrées dans les FNB à revenu fixe à l’échelle mondiale. » Des milliards supplémentaires ont également été versés dans les fonds d’actions de base.
Qu’est-ce qui pousse les gens à investir davantage dans ces FNB de base ? Selon M. Prince, trois tendances clés sont à l’œuvre.
Tout d’abord, les conseillers financiers passent à la rémunération à honoraires. Ils peuvent donc recommander à leurs clients des produits à frais réduits qui sont souvent des FNB. Deuxièmement, après avoir longtemps sous-pondéré les titres à revenu fixe, les investisseurs se tournent à nouveau vers les obligations en y affectant des entrées record. Troisièmement, un nombre croissant d’investisseurs et de conseillers adoptent une approche fondée sur des modèles pour la constitution de portefeuilles. Les FNB de base peuvent convenir à ces types de portefeuilles.
Une base solide
Les FNB de base, que M. Prince définit comme étant des « FNB indiciels de marchés élargis qui suivent des indices de référence de grande qualité », peuvent être utilisés pour créer des portefeuilles résilients pouvant aider à surmonter les conditions du marché. Les FNB de base comme le iShares Core Canadian Universe Bond Index ETF sont également compétitifs sur le plan des coûts, tout en offrant un potentiel de rendement concurrentiel, et peuvent être utilisés avec des fonds actifs, explique M. Prince.
Il compare ces fonds aux fondations d’une maison. « Chaque maison est personnalisée, qu’il s’agisse des installations, des buanderies ou des suites pour les invités, mais ce qui reste constant, c’est la base d’une maison sous-jacente. Dans chaque quartier, la base est solide, similaire, adaptable », explique-t-il. « Nous sommes d’avis que l’indice doit être pris en compte avec une gestion active. Si vous êtes un bon investisseur, vous voulez construire la maison en utilisant une solide base de pièces de répartition d’actifs à faible coût dans les FNB de base. »
Choisir les FNB qui conviennent
Cependant, étant donné qu’un peu moins de 1 400 FNB se négocient actuellement sur des bourses canadiennes2, les investisseurs et les conseillers ont du pain sur la planche lorsqu’il s’agit de choisir des options – à la fois pour la base et les « pièces » qui complètent la fondation.
Un élément clé du processus de contrôle diligent devrait consister à déterminer les fonds ayant la bonne exposition au risque et suivre l’indice qui correspond à vos objectifs et à votre tolérance au risque. Lors de la constitution d’un portefeuille, veillez à ce que les pièces maîtresses s’emboîtent les unes dans les autres sans se chevaucher. Le recours à des FNB d’une seule société de fonds communs de placement peut vous aider, car ils sont conçus dans ce but.
Le choix de fonds très liquides peut être une autre considération importante si vous souhaitez les utiliser de façon tactique et effectuer des opérations plus souvent. Et comme toujours, il faut être conscient des coûts, que ce soit sous forme de ratios des frais de gestion ou de commissions de négociation. De nombreuses plateformes de négociation renoncent désormais aux commissions de négociation sur les achats de FNB.
Les FNB de base : une approche tactique
Qu’ils choisissent des FNB individuels ou qu’ils achètent des fonds de répartition de l’actif, de nombreux conseillers utilisent les FNB pour obtenir une pondération ciblée, diversifiée et à faible coût des placements de base afin de générer une croissance à long terme moyennant une volatilité limitée. M. Prince note qu’il existe également une « énorme tendance » à opter pour des portefeuilles fondés sur des modèles. Il s’agit d’une offre de BlackRock qui permet aux conseillers de créer facilement un portefeuille de FNB adapté aux besoins précis de leurs clients.
Cette approche aide les conseillers à concevoir des portefeuilles souples comprenant des FNB de titres à revenu fixe et d’actions de base. On s’attend à ce que ces fonds deviennent plus populaires parce qu’ils offrent aux conseillers un moyen plus facile d’intégrer ou de délaisser des catégories d’actifs en fonction des besoins.
« De nombreux investisseurs considèrent les FNB comme des instruments de placement à long terme. Ils ne pensent pas à être tactiques », dit-il. « Nous constatons qu’une grande partie de l’utilisation des instruments de base est tactique. » Grâce aux FNB indiciels de base, les conseillers peuvent effectuer une réaffectation tactique entre les actions et les obligations, les titres étrangers et nationaux et la duration courte ou longue, selon l’évolution des conditions du marché.
« La majeure partie du risque et du rendement d’un portefeuille proviendra de vos décisions en matière de répartition de l’actif », explique-t-il.
Plus précisément, les produits de courte duration restent très demandés, notamment le fonds iShares Floating Rate Index ETF (XFR). Si les taux d’intérêt augmentent, les porteurs de parts profitent de rendements en revenu plus élevés.
Cependant, un plus grand nombre de conseillers et d’investisseurs pensent que les hausses de taux ont atteint leur maximum et sont maintenant prêts à ajouter de la duration à leurs titres à revenu fixe, note M. Prince.
« Alors que la Banque du Canada approche de la fin de son cycle de hausses, il nous semble très logique de revenir à la duration de référence », soutient M. Prince.
Les baisses des actions et des obligations en 2022 ont pu donner l’impression que la « diversification n’avait plus de raison d’être », dit-il, mais les taux plus élevés d’aujourd’hui, combinés à une duration plus longue, augmentent la probabilité d’une corrélation négative entre les mouvements des obligations et ceux des actions, ce qui contribue à réduire la volatilité et le risque global. Beaucoup se tournent vers le iShares Core Canadian Universe Bond Index ETF (XBB) pour obtenir cette diversification et cette duration.
Le regain des obligations, combiné à un intérêt accru pour l’ensemble des FNB, pourrait également entraîner une réaffectation dans d’autres segments d’un portefeuille. Pendant des années, les investisseurs déçus par les rendements faibles ou négatifs des obligations ont cherché des substituts dans les liquidités et les actions à dividendes à faible volatilité. Malheureusement, ni l’un ni l’autre n’offrait la diversification, la préservation du capital et les avantages de revenus que les obligations offrent habituellement.
Maintenant que les obligations jouent à nouveau ce rôle dans les portefeuilles, les investisseurs concernés pourraient envisager de réduire leurs positions en liquidités et de rendre leurs avoirs en actions plus axés sur la croissance. Certains éléments indiquent que ce changement est peut-être déjà en cours. Parallèlement à la montée des fonds d’obligations, plus de 500 millions de dollars ont été investis en 2023 dans le iShares Core Equity ETF (XEQT), un fonds d’actions mondial diversifié.
M. Prince exhorte les investisseurs qui ont été découragés par les pertes subies en 2022 à ne pas rester sur la touche et à ne pas détenir trop de liquidités. « Historiquement, dit-il, le meilleur moment pour investir se trouve dans des périodes comme celle-ci, après une année de forte baisse. Le fait de manquer des jours de progression démesurée peut nuire aux rendements à long terme. Nous encourageons donc les investisseurs à rester sur le marché. »