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À propos de cette baladodiffusion

Dans cet épisode, Dan Chornous, chef des placements, et Dave expliquent pourquoi la période actuelle pourrait être passionnante pour les investisseurs en titres à revenu fixe alors que les taux d'intérêt à court terme atteignent des sommets. M. Chornous discute également de la manière dont les investisseurs pourraient revoir leur répartition à mesure que le cycle de resserrement ralentit et que la situation économique évolue.  [27 minutes, 51 secondes] (Enregistré : 14 décembre 2023)

Transcription

Bonjour et bienvenue à cette édition de À télécharger. Je suis votre hôte, Dave Richardson, et il s'agit d'une édition très spéciale aujourd'hui, car mon bon ami, Dan Chornous, chef des placements chez RBC Gestion mondiale d'actifs, se joint à moi. C’est un homme toujours très occupé, on ne le reçoit pas souvent, mais lorsqu'il a quelque chose de très important à partager, nous aimons le recevoir. Dan, bienvenue sur ce plateau.

Merci de m'accueillir, Dave.

Dan, on vous a déjà reçu à nos tout débuts, alors que personne n'écoutait cette balado. Maintenant que nous avons un énorme audimat, on a cru bon de vous réinviter. Vous travaillez dans ce secteur depuis quoi, trois ou quatre ans, c'est bien ça? Ou bien je me trompe, et vous avez un peu plus d'expérience?

Euh, oui, dix fois plus que ça, en fait. Mais merci de me rajeunir.

Vous avez l'air encore très jeune. Les gens ne peuvent pas le voir. Mais sans blague, on parle de 40 ans d'expérience dans la gestion des placements.

La façon dont les marchés se comportent ces derniers jours nous fait tous nous sentir jeunes. C'est une période très palpitante.

Oui, on en reparlera. Mais ce sur quoi nous allons nous concentrer, au moins pour entamer la conversation, c'est l’article que vous venez de faire paraître, un document de réflexion très important. On se connaît bien tous les deux, je travaille avec vous depuis plus de 20 ans maintenant, et je sais que vous êtes toujours un optimiste à long terme sur le marché, comme on devrait tous l'être, il est très rare que vous vous mettiez en avant et que vous proclamiez: voici une opportunité que tout le monde devrait saisir. Je me souviens bien, au cours des 20 dernières années, de quelques fois où vous vous êtes enthousiasmé pour un secteur particulier du marché et où vous avez écrit des articles sur le marché obligataire ou sur les revenus fixes en général. Et bien sûr, depuis que vous avez écrit cet article— et on aurait dû vous recevoir il y a environ trois semaines, vous seriez passé pour un génie—, on parle de l'enthousiasme que suscite le marché obligataire ces temps-ci. Pourquoi pensez-vous que c'est le bon moment pour s'intéresser au marché obligataire? Il est évident que le mois dernier allait dans ce sens, mais pour la suite, pourquoi pensez-vous que les obligations sont si attrayantes en ce moment?

Il y a eu un formidable alignement de facteurs qui ont poussé le marché obligataire à aller de l'avant, et il s'agit d'une rare imbrication de facteurs. En général, quelques éléments vont dans un sens et d'autres dans l'autre, et quelque part dans cette mosaïque, on finit par se faire une opinion. Rarement, comme vous l'avez dit, mais parfois dans l'histoire, vous voyez toutes ces données aller dans la même direction. Nous avons traversé une période où on pouvait facilement se laisser endormir par l'économie. La Fed resserre sa politique. L'économie est censée ralentir. Elle ralentit un peu, mais pas assez. On s’attend à un nouveau resserrement. C'est un peu comme si l'histoire se répétait. Le jour de la marmotte, en somme. Il nous faut des mesures, des graphiques, des algorithmes ou de quelque coup de pied pour nous faire réaliser que les choses sont en train de changer. Il faut se réveiller et bouger. C'est ce qui s'est passé il y a environ un mois. Mais qu'est-ce qui a changé au juste? Eh bien, l'inflation, qui a été l'objectif de cette période de resserrement dans le monde entier, est clairement sur une voie solide vers des niveaux optimaux d'environ 2%. Cela dit, on n’y arrivera pas nécessairement dans les prochaines semaines. Il faudra probablement un an ou 18 mois pour l'ancrer à 2%. Mais le travail a été fait sur l'inflation, et cela prépare le prochain cycle pour les taux d'intérêt, le marché boursier et l'économie.

Dan, nous avons vu hier la Réserve fédérale présenter sa décision sur les taux pour décembre. Peut-être pas pour vous, mais pour certains acteurs du marché, le fait qu’elle ait laissé entendre qu'elle allait abaisser les taux l'année prochaine a causé une certaine surprise. Cet alignement des forces qui fait en sorte qu’une grande partie du travail sur l'inflation a été fait. Ils ne diront pas que le combat est terminé tant que l'inflation, comme vous l'avez dit, ne sera pas ancrée, ce qui pourrait se produire dans 12 à 18 mois. Ils veulent que tout le monde continue à penser qu'ils sont vigilants, qu'ils surveillent la situation de près et qu'ils ne laisseront pas se reproduire les années 1970. Nous avons parlé avec plusieurs de vos collègues des années 1970 et de ce qui s'est passé à l'époque. Mais la journée d'hier était en quelque sorte une confirmation de ce que vous avez écrit dans votre article, n'est-ce pas?

Eh bien, je pense que ce qui s'est passé hier, c'est que l'attitude «dovish» ou accommodante de Jerome Powell a pris le marché par surprise. Il se peut que le marché soit dépassé par les événements, mais je pense qu'il est difficile de ne pas être d'accord avec Powell ou avec le message du marché obligataire en particulier, parce qu'il a dit que jusqu'à présent, tout allait bien. Il ne va pas crier victoire avec trop de vigueur non plus. Ce serait de la folie, car il doit s'assurer que nous maintenons cette trajectoire. Vous avez mentionné que nous n'étions pas vraiment surpris, mais ce que nous avons fait, c'est établir des feuilles de route pour ce qui se passera lorsque la Fed resserrera ses conditions. Et c'est remarquable. C'est l'une des choses qui nous a fait comprendre que nous approchions de la fin de quelque chose, et pas seulement à mi-chemin, et que nous devions rester vigilants et surveiller les signes des marchés dans l'économie. Cette feuille de route montre qu'une fois que la Fed a commencé à resserrer sa politique, nous craignons tous une récession, mais il faut beaucoup de temps pour que ce resserrement se répercute pleinement sur l'économie; il faut environ 21 ou 22 mois. Et c’est justement le moment où nous nous trouvons en ce moment, car c'est au printemps 2022 que la Fed a commencé à resserrer sa politique. À l'époque, 80% des prévisionnistes avaient prévu une récession, puis ils se sont lassés de l'attendre, et puis ils ont commencé à prévoir un atterrissage en douceur, ce qui pourrait effectivement s’avérer le cas. Mais si l'on ajoute à cela non seulement les hausses de taux, mais aussi la baisse massive du taux de croissance de la masse monétaire, le renversement de l'assouplissement quantitatif, donc, essentiellement, un resserrement quantitatif, on obtient un poids énorme qui freine désormais l'économie. Cela va l'orienter vers des taux de croissance beaucoup plus faibles au début de l'année 2024. On pourrait en parler jusqu’à plus soif, mais le plus important, c'est de rappeler que l'objectif de tout ce resserrement n'était pas de faire entrer l'économie en récession. L’objectif était de ralentir l'inflation. Et cet objectif a été atteint. Il y a un an, le taux d'inflation était de 9%. Nous sommes aujourd'hui à 3% et en baisse. C'est remarquable. Par ailleurs, alors que nous traversons cette période de resserrement— vous avez parlé d'ancrage il y a quelques instants—, il est essentiel que les prévisions d'inflation des prévisionnistes et des investisseurs restent ancrées à ce niveau de 2 ou 2,25%, afin que la Fed puisse se dire que sa mission est accomplie. La nécessité d'un resserrement supplémentaire ne se fait donc pas sentir. Ensuite, nous revenons à cette feuille de route et nous nous demandons quelle est la prochaine étape si le resserrement est terminé. En fait, le resserrement est généralement terminé environ huit mois avant qu'une récession ne s'installe. Comme le resserrement s'est arrêté en juillet, si une récession devait s'installer, elle se produirait probablement au cours du premier trimestre de l’année prochaine. Cette partie de la feuille de route est la suivante: on s'attend à un ralentissement de l'économie, peut-être pas à une récession, mais à un ralentissement en tout état de cause, et quatre mois avant cette date critique, on commence à réduire les taux. Aucun d'entre nous ne pensait que les réductions allaient se produire avant le milieu de l'année 2024. Et nous nous attendions généralement à une ou deux réductions. Suite à la déclaration d'hier, le marché est passé de trois réductions en 2024 à six réductions. Un assouplissement très important est donc désormais intégré dans les prix. Cela pourrait être agressif et, comme je l'ai dit, le marché pourrait avoir exagéré un peu. Et c'est ce qui se produit. Si c'est le cas, il y aura un recul avant que nous n'allions de l'avant. Mais vous pouvez constater un changement remarquable. En fait, la situation se présente plutôt bien. L'autre chose que nous savons à propos de cette feuille de route, c'est que lorsque la Fed commence à réduire ses taux d'intérêt— ce qui se produit quatre mois avant que l'économie ne souffre le plus— les rendements ont tendance à culminer. Et ils culminent non seulement au même moment, mais aussi au même niveau que les taux d'intérêt à court terme. Pensez-y. Il y a un mois, nous avons atteint 5,02% sur les obligations à dix ans aux États-Unis. C'est assez proche des taux courts de 5,25 ou 5,5%. C'est ce qui s'est passé. Nous étions convaincus que l'inflation était sur la bonne voie. La feuille de route indiquait que les choses commençaient à changer. L'économie et les marchés nous ont envoyé de plus en plus de signaux indiquant que cette transition était en cours. Dave, vous et moi avons également parlé de la quantité de liquidités qui s'empilent sur les lignes de touche. C'est ce qui alimente le genre de rallye que nous avons vu hier. Il y a 6000 milliards de dollars de liquidités entre les mains des investisseurs américains. Vous et votre équipe avez rassemblé les chiffres. Cela pourrait représenter mille milliards ou quelque chose comme ça au Canada. Or, un tiers ou la moitié de cette somme ne devrait pas être conservée en liquidités tout au long du cycle. C'est une position qui n'est pas naturelle, car elle ne rapportera que 1, 2 ou 3%, et elle n'aidera pas les portefeuilles à atteindre leurs objectifs à long terme. Ces liquidités s'accumulent lorsque les gens ont l'impression que la situation est vraiment trouble, qu'ils ne savent pas ce qui va se passer. Ils ont peur de l'économie, ils ont peur des marchés. Rapidement ou progressivement, cet argent doit revenir sur le marché. Et c'est ce qui alimente un rallye comme celui d'hier.

Et c'est la raison pour laquelle votre article apporte de la clarté à la réflexion sur les choix que vous devez envisager de prendre. Chacun doit s'assurer d'obtenir les bons conseils, de parler à un bon conseiller, de faire les choix qui correspondent à ses objectifs à long terme, mais il y a des moments où tout s'aligne et où vous devez examiner sérieusement comment vous allez vous positionner pour la prochaine phase du cycle. Vous avez mentionné que les taux à dix ans aux États-Unis venaient de dépasser les 5%. Du jour au lendemain, ils sont tombés sous la barre des 4%. C'est dire l'ampleur du mouvement. Vous avez dit que les attentes étaient de trois réductions l'année prochaine, et que le marché en prévoyait jusqu'à six maintenant. Il est évident que le courant positif a été intégré. Les actions se sont fortement redressées, ce qui n'est évidemment dû qu'à l'évolution des taux d'intérêt. Les obligations ont également connu une forte hausse. Mais revenons à cette récession. Le revers de la médaille, toute cette faiblesse qui pourrait nécessiter trois ou six baisses de taux n’indique-t-elle pas que l'économie est peut-être un peu plus faible que ce que nous pensions et que la récession pourrait en effet se produire? Cela vous inquiète? Que l’économie soit encore plus faible que ce que le marché attend? Je sais qu'Eric et vous êtes à peu près d'accord sur le fait que cela se terminera par une récession. Pas une récession sévère, mais une récession tout de même. Dans ce qui a été dit hier, devrait-on voir quelques signes d’inquiétude?

Je pense que la journée d'hier a été tout à fait positive pour l'économie. Il est vraiment remarquable de constater à quel point le message a été conciliant. Ils n'ont même pas essayé de modérer les attentes. Ils n'ont peut-être pas dit comme tel que la reprise était en marche, mais c'est ce qu'ils ont ressenti. Parlons-en de l'économie. Tout d'abord, l'économie, qu'elle entre ou non en récession, n'a pas beaucoup d'importance pour le marché obligataire. Elle reste importante pour le marché boursier. Le marché obligataire se concentre sur l'inflation. Bien sûr, une économie plus faible entraînera moins d'inflation, et nous pensons tous qu'elle atteindra de toute façon 2%. Cette case a été cochée. Le marché boursier, quant à lui, dépend de l'affaiblissement de l'économie. C'est là qu'il convient de distinguer l'atterrissage en douceur de l'atterrissage brutal. Je reviendrai dans une minute sur les valorisations du marché obligataire, si vous le souhaitez, mais les valorisations du marché boursier sont en fait très attrayantes à l'heure actuelle. En particulier, si vous retirez les Sept magnifiques, vous pouvez voir que même aux États-Unis, les marchés, en évoluant latéralement ou légèrement à la hausse au cours des 18 derniers mois, mais alors que l'économie continuait d'augmenter ses bénéfices, ont éliminé les excès de valorisation qui s'étaient produits lors du rallye postpandémie. Cette partie, cette moitié de l'équation, est donc bien prise en compte et, dans certains cas, elle est même plus attrayante qu'elle ne l'a jamais été en dix ou quinze ans. Mais le problème, c'est que pour que la reprise se poursuive, il faut que les bénéfices augmentent. Et si l'économie entre en récession, même légère, les bénéfices seront stables ou en baisse, car les marges sont encore un peu élevées. Vous perdez votre pouvoir de fixation des prix dans une économie plus faible et vous allez probablement traverser une période de baisse des bénéfices. C'est ce qui se produit habituellement. Mais si l'on examine cette feuille de route, dans une récession normale, il s'écoule huit mois entre le début de la récession et la fin du marché boursier baissier, ce qui signifie que d'ici l'été de l'année prochaine, tout cela sera de toute façon derrière nous. Et si nous ne passons pas par une récession, si on obtient un PIB nominal positif, une inflation de 2% ou 2,5%, et même 1% de croissance, ce qui est assez proche de l'objectif de la Fed, alors on parle d'une croissance nominale de 3 à 4%. La croissance des bénéfices est possible. Ce ne sera pas beaucoup, mais à ce moment-là, on s'attend à un raffermissement de l'économie en 2025. Le marché boursier commence donc à être un peu plus intéressant, selon nous. Je pense donc que la situation des deux marchés est nettement différente de celle qui prévalait avant la crise.

Dan, revenons aux obligations et à votre article. L'une des choses dont j'ai parlé tout au long de l'automne et que j'ai partagée avec les investisseurs, c'est l'idée qu'il faut se rendre compte qu'avec la hausse des taux, qui a atteint 5% sur les obligations à dix ans et même plus sur les obligations à deux ans et les bons du Trésor, le marché obligataire commence à se présenter sous un jour très différent. Aujourd'hui, je suis payé pour conserver une obligation. Ce n'est pas comme en 2020, au plus bas, où je ne recevais pratiquement rien pour conserver une obligation. Je suis donc payé pour détenir une obligation. Puis, lorsque les taux commencent à baisser— et c'est ce qui se passe actuellement, et c'est ce que l'on prévoit—, le marché obligataire peut offrir des rendements tout à fait incroyables. Vous en avez donné quelques exemples dans le document, et je vous ai entendu en parler. Dites peut-être aux auditeurs à quel point ce mouvement peut être puissant avec une variation de 1%. Et nous l’avons déjà eu ce mouvement de 1%. Mais nous pensons que les taux vont encore baisser. Quelle peut donc être l'ampleur des rendements sur le marché obligataire lorsque l'on observe un mouvement de ce type?

Eh bien, c'est un peu comme l’effet d’un ressort, lorsqu’on va trop dans la direction opposée. Nous avons traversé l'un des marchés baissiers obligataires les plus dévastateurs, peut-être le pire que nous ayons jamais connu. Et pourquoi cela s'est-il produit? Parce que les taux d'intérêt étaient au plus bas depuis 150 ans et qu'ils se situaient à des niveaux non viables. Et ceux d'entre vous qui construisent des portefeuilles ou qui en possèdent un, reconnaissent qu'une obligation rapportant 1,5% ne leur est pas d'une grande utilité, pour toutes les raisons que nous venons d'évoquer. Elle ne vous donne pas de coupon, elle ne vous donne pas de flux de trésorerie, elle ne vous donne pas de corrélations négatives avec les prix des actions, parce que dans ce cas, elle est de longue duration. Elle est tout simplement inutile dans un portefeuille. Que se passe-t-il alors? Les taux d'intérêt réels, les taux d'intérêt après inflation que vous recevez sont négatifs. Ce n'est pas viable. Pourquoi reporter la consommation à l'avenir et obtenir un paiement négatif pour cela? Vaut mieux consommer aujourd'hui. Ce n'est donc pas durable. Cela ne se produit qu'en cas de crise. Ainsi, lorsque les taux réels ont commencé à remonter vers le niveau de zéro à 1% que nous attendons, cela a déclenché, comme je l'ai dit, le pire marché baissier que nous n’ayons jamais connu. En fait, le marché obligataire a enregistré d'importants rendements négatifs. Pourquoi? Parce qu'il n'y avait pas de coupon pour compenser ces pertes, alors qu'il y a habituellement un coupon qui amortit la perte de rendement totale pendant un marché baissier. Et bien sûr, comme la Fed augmentait les taux d'intérêt à court terme, elle poussait presque mécaniquement les obligations à long terme à la hausse. C'est ce que l'on constate également. Mais notre modèle a montré que vous êtes passé d'un risque de valorisation aigu à une zone neutre, jusqu'au point où les valorisations du marché obligataire étaient plus attrayantes. Pour la première fois, le marché obligataire était sous-valorisé depuis plus de dix ans. Voilà donc le positionnement, lorsque vous avez dépassé 4,5, 4,75, et que vous avez atteint 5%. Lorsque vous atteignez 5%, les gens commencent à parler d'un niveau plus élevé pendant plus longtemps. Peut-être que c'est 6%. Mais on se rend compte que la bataille est peut-être déjà gagnée. On prépare donc le cycle suivant à partir d'une zone de valorisation très attrayante où l'on est massivement baissier et où d'autres facteurs techniques interviennent pour faire baisser les rendements. Nous pensions que dans une tempête parfaite, il était possible d'obtenir des rendements à deux chiffres sur le marché obligataire. Et Dave, vous étiez dès le début aux premières loges, en fait. Félicitations, car vous avez parlé de certains fonds qui vous permettraient d'être bien positionné pour cela. Il semble incroyable, alors que le monde entier recherche soudainement des taux d'intérêt de 6%, que ce soit le moment d’être patient sur le marché obligataire. Mais une partie de cette pression s'est maintenant relâchée. Ce matin, juste avant l'appel, nous avons travaillé sur ce sujet. Tout d'abord, où en sont les valorisations? Elles sont raisonnables. Ce n'est pas un problème. Et comme l'inflation continue de baisser pour atteindre les 2%, elles resteront raisonnables pendant un certain temps. Si vous passez à 4%, ce qui était le haut de notre fourchette cible à partir d'ici, vous gagnerez encore 3% sur une obligation à dix ans, parce que vous perdez un peu de votre coupon à mesure que le prix baisse. Mais si vous passez à 3,5%— et je ne pense pas que ce soit irréaliste, même dans un contexte d'atterrissage en douceur—, vous parlez d'un rendement total de 8%. Tout d'un coup, ces obligations deviennent intéressantes, non seulement pour leur potentiel de rendement, mais aussi pour le coupon et pour leur utilité dans le cadre de la construction d'un portefeuille. C'est la raison pour laquelle nous avons assisté ces dernières semaines à une forte pression pour entrer sur le marché, qui s'est accentuée hier. Les valorisations sont complètement différentes, l'utilité est plus grande et la situation des obligations est très différente de celle que nous avons connue depuis plus d'une décennie.

Et nous allons recevoir l'une de nos invitées préférées, Sarah Riopelle, que vous connaissez bien, sur ce plateau, la semaine prochaine j'espère, parce qu'elle s'occupe en grande partie de la construction des portefeuilles. D’ordinaire vous avez un penchant, tout comme moi— et c’est de votre faute, en fait— pour les actions. On veut surpondérer les actions quand c’est possible. La situation actuelle des obligations et le potentiel de ralentissement de l'économie créent un peu d'incertitude autour des actions. En termes de construction de portefeuille, pour l'une des premières fois au cours des 20 dernières années, vous avez tendance à privilégier les obligations, du moins pour un certain temps encore. Mais cela pourrait changer assez rapidement, n'est-ce pas?

C'est une excellente observation. Nous avons passé la majeure partie de la dernière décennie à vendre des obligations et à les ramener, à un moment donné, il y a environ 18 mois, à la sous-pondération la plus faible ou la plus importante que nous ayons jamais eue dans la composition des actifs, en près de 25 ans d'histoire. La raison en était le risque de valorisation élevé et le fait que nous estimions que les taux réels n'étaient pas viables. Et cela s'est avéré être le cas avec l’effondrement du marché obligataire. Mais alors que les taux se resserraient, que les rendements augmentaient, l'économie devenait de plus en plus difficile à cause de ce resserrement. Il y a des périodes où les obligations ont beaucoup de sens par rapport aux actions, et il s’agit de l'une d'entre elles. Mon penchant pour les actions est vraiment lié à l'horizon temporel. Pour la plupart des gens, leur horizon d'épargne est suffisamment long pour le leur permettre. Si vous n'utilisez pas d'effet de levier, ou un effet de levier important, vous allez survivre jusqu'au prochain cycle. Si vous vous êtes trompé, vous n’avez qu’à attendre le prochain sommet. Le temps est donc la meilleure assurance pour un portefeuille d'actions. Si l'on considère les rendements à long terme, on peut se dire que si l'on peut gagner 7% sur une action et 4% sur une obligation, pourquoi faudrait-il détenir des titres à revenu fixe? Eh bien, parce qu'il y a ces mauvaises périodes, et que ces mauvaises périodes surviennent après un énorme resserrement. Il y a généralement une fenêtre d'environ six à huit mois où, en cas de ralentissement de l'économie, d'entrée en récession, les titres à revenu fixe s'en sortent mieux que les actions. Mais nous ne sommes pas sûrs que l'environnement économique se dégrade au point de vouloir sous-pondérer les actions. Nous devons faire des choix. Nous avons donc une légère surpondération des titres à revenu fixe, une position neutre sur les actions, et nous n'avons pratiquement pas de liquidités à mettre en œuvre.

Dan, ces quatre dernières années ont été folles. Revenons en arrière, si vous le voulez bien. Nous sommes en décembre 2019, l'économie se porte bien, nous nous dirigeons vers une année électorale, les choses commencent peut-être à surchauffer et nous craignons une hausse des taux. C'est alors que la Covid frappe. Nous assistons alors à un rebond massif et inattendu de tous les actifs à risque, de l'immobilier, des actions et, en particulier, des secteurs les plus risqués du marché. Puis nous traversons l'année 2022, le pire marché obligataire que nous n’ayons jamais connu. Et bien sûr, les actions se replient à ce moment-là. L'année 2023 s'est avérée plutôt bonne. Et en ce qui concerne 2024, surtout une fois que nous aurons traversé cette période délicate où l'on détermine à quel point l'économie va ralentir, 2024 commence à se mettre en place de manière positive. Nous prévoyons des rendements décents pour les titres à revenu fixe et les actions commenceront à être beaucoup plus attrayantes.

Ce qui doit se passer à la suite du resserrement que nous avons observé va se produire au cours des six à huit prochains mois. Au cours des deux ou trois prochains mois, il y a toujours le risque de voir l'économie américaine plonger en territoire négatif. Cela semble de moins en moins probable. Mais quelle serait la gravité d'une récession légère? Au second semestre de 2024, nous aurons beaucoup plus de clarté qu'en 2023. Et les marchés signalent qu'ils sont de plus en plus à l'aise avec cela.

Dan, merci de nous avoir rejoints aujourd'hui. C'est toujours un plaisir de passer du temps avec vous, et j'espère que vous et votre famille passerez d'excellentes fêtes de fin d'année. Ce doit être agréable de publier quelque chose comme vous venez de le faire. Vous arrivez en tant que prévisionniste— j’allais dire vieux, mais je dirais plutôt expérimenté, et nous logeons à la même enseigne—, c'est quelque chose à laquelle les gens devraient prêter attention. Et vous écrivez cet article il y a un mois, et maintenant vous regardez en arrière un mois plus tard et vous devez vous dire, peut-être que 40 années à faire ce genre d’études et à suivre les marchés, peut-être que je suis compétent, finalement, dans ce domaine?

Je me sens comme Gordie Howe qui fait son grand retour dans la LNH. Il y a de rares moments, où il y a cet alignement où toutes les mesures, tous les graphiques et tous les algorithmes pointent dans la même direction, et cela arrive très rarement. Et c'est ce qui s'est passé cet automne.

Eh bien, Dan, merci pour le temps que vous nous avez accordé aujourd'hui. Passez de bonnes fêtes de fin d'année et j'espère que nous nous reverrons. Il faut que nous vous fassions intervenir un peu plus souvent au cours de la nouvelle année. Ce sera ma résolution du nouvel an, car je sais que vous êtes toujours très généreux de votre temps. Encore une fois, j'espère que nous nous reverrons bientôt.

Merci beaucoup. Je veux souhaiter à tout le monde de bonnes fêtes de fin d'année et à vous adresser mes meilleurs vœux pour 2024. Je tiens aussi à vous remercier pour la confiance que vous nous avez témoignée, non seulement en 2023, mais depuis tant d'années. Je vous remercie de tout cœur.

Déclarations

Enregistré le 14 décembre 2023

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