La valeur comptable figure souvent sur le relevé des placements ou à l’endroit où se trouve le solde des comptes. Mais que signifie cette donnée et pourquoi est-elle indiquée ? Pour répondre à ces questions, nous examinons en détail la valeur comptable et sa signification pour les investisseurs.
La valeur comptable, ou prix de base rajusté (PBR), est égale à la somme des cotisations qu’un investisseur effectue dans un fonds commun de placement, plus les distributions réinvesties du fonds, moins les retraits. Du point de vue fiscal, la valeur comptable permet d’établir si l’investisseur est en position de gain ou de perte en capital par rapport à un placement. Voici la formule pour le calcul de la valeur comptable :
Les fonds communs de placement peuvent tirer des dividendes et des intérêts de leurs placements, et réaliser des gains ou des pertes en capital à la vente de titres. Chaque année, les fonds versent ces revenus et gains en capital aux porteurs de parts. Ce sont les distributions. Selon le fonds, les distributions peuvent être versées une fois par mois, par trimestre ou par an.
Entre les dates de distribution, la valeur de chaque part du fonds, appelée « valeur liquidative (VL) par part », a tendance à augmenter en raison du revenu produit par les placements sous-jacents. Une fois la distribution versée, la VL du fonds baisse d’un montant équivalant à celui de la distribution. Lorsque les investisseurs choisissent le réinvestissement automatique des distributions, le montant des distributions est utilisé pour acheter d’autres parts du fonds, mais à un prix réduit. Par conséquent, ces investisseurs voient le nombre total de leurs parts augmenter, mais le prix par part est plus bas. Il est important de noter que la distribution ne modifie pas la valeur marchande du placement. Lorsque l’investisseur opte pour le versement en espèces des distributions, celles-ci n’ont aucune incidence sur la valeur comptable. Dans le cas de l’investisseur qui choisit le réinvestissement, la valeur comptable augmente du montant des distributions.
Il en est ainsi pour deux raisons :
- Premièrement, l’investisseur paie de l’impôt sur les distributions, qu’elles soient versées en espèces ou réinvesties, pour l’année où elles ont lieu (sauf dans les comptes non imposables comme les REER). La hausse de la valeur comptable rend compte du fait que l’investisseur paie de l’impôt pour l’année courante sur une partie des gains totaux.
- Autrement dit, le réinvestissement des distributions correspond à une cotisation additionnelle dans le fonds.
La valeur comptable n’est pas une mesure utile pour évaluer le rendement. Un placement a parfois une valeur comptable plus élevée que sa valeur marchande, même s’il a généré des profits pour l’investisseur. Dans ce cas, on peut avoir la fausse impression que le fonds a enregistré une perte, alors que la valeur de l’ensemble des cotisations a augmenté. Reprenons l’exemple d’Anne. Supposons que la valeur marchande de son fonds commun de placement a augmenté à 1 125 $. La valeur des cotisations a donc crû de 25 $ (valeur marchande de 1 125 $ moins cotisations totales de 1 100 $). Cependant, si elle compare la valeur comptable de son placement avec la valeur marchande, Anne risque de mal interpréter le rendement de son placement, car la valeur comptable de 1 150 $ (cotisations totales de 1 100 $ + distribution réinvestie de 50 $) est supérieure à la valeur marchande actuelle (1 125 $). Ce qui semble à première vue être un déclin de 25 $ est en réalité un gain de 25 $. La différence entre la valeur comptable et le montant total des cotisations peut s’avérer particulièrement prononcée dans les fonds qui produisent un revenu élevé, comme les fonds d’obligations.
Valeur Valeur Perte apparente |
Valeur marchande Total des cotisations Gain réel du placement |
Anne effectue un placement initial de 1 000 $ dans un fonds commun de placement. Par la suite, elle investit 100 $ de plus et opte pour le réinvestissement des distributions.
Plus tard, le fonds verse une distribution de 50 $ qui est réinvestie en parts supplémentaires dans le compte d’Anne.
La valeur comptable du placement d’Anne change au moment de la cotisation de 100 $, puis au moment du réinvestissement de la distribution de 50 $.
Comme nous l’avons noté plus haut, les fluctuations de la VL, liées à celles du marché, n’influent pas sur la valeur comptable. Comme Anne n’a effectué aucun retrait, sa valeur comptable totale est de 1 150 $ (1 000 $ + 100 $ + 50 $) et elle se décompose comme suit.
En résumé, la valeur comptable est une donnée importante sur le plan fiscal, car elle permet d’établir si l’investisseur est en position de gain ou de perte en capital par rapport à un placement. Toutefois, en ce qui concerne l’évaluation du rendement, la valeur comptable n’est pas très utile et ne rend pas fidèlement compte du rendement global pour l’investisseur.