Principaux points à retenir
- Les économistes examinent plusieurs indicateurs ou séries de données pour déterminer si nous sommes en récession. La plupart du temps, le ralentissement de la croissance économique y joue un rôle.
- Chaque cycle économique comprend une période de récession. Certaines récessions sont courtes, d’autres sont longues. Les répercussions varient également.
- Les récessions peuvent provoquer des difficultés à court terme sur les marchés. Toutefois, elles n’ont pas tendance à perturber les investisseurs à long terme.
Revenu réel
Ce chiffre mesure combien les gens gagnent, corrigé en fonction de l’inflation. Il ne s’agit pas seulement du salaire que vous recevez, mais plutôt de la durée pendant laquelle votre pécule s’épuise. Lorsque le revenu réel baisse, vous ne pouvez pas vous permettre d’acheter autant qu’avant. Si ce scénario touche un grand nombre de personnes, la demande de biens et services se réduit.
Emploi
Conjugué au revenu réel, ce chiffre nous donne un aperçu plus clair de la santé financière du consommateur. Travaillent-ils et gagnent-ils de l’argent qu’ils peuvent dépenser ? Celle-ci est importante, puisque les dépenses de consommation représentent de 65 % à 70 % du PIB.
Production industrielle
Ce chiffre nous aide à déterminer si une récession s’amorce. Quand les sociétés constatent une contraction de la demande, elles peuvent réduire leur production. Il en résulte un recul du PIB, et l’économie se rapproche alors de la récession.
Ventes en gros et au détail
Ces chiffres peuvent servir à évaluer les dépenses de consommation.
Ces indicateurs s’unissent pour nous permettre de comprendre le cycle économique, y compris la phase que l’on appelle récession. Les économistes étudient tous ces aspects et bien d’autres pour comprendre l’expansion et la contraction de l’activité économique au fil du temps.
Nous dirigeons-nous vers une récession en 2023 ? À quoi pourrait-elle ressembler ?
L’activité économique a commencé à ralentir à la fin de 2022, alors que les taux d’intérêt ont continué à augmenter. Toutefois, rien n’indique qu’une récession soit déjà amorcée. Le marché du travail demeure vigoureux, les consommateurs et les entreprises disposent de liquidités importantes et la production industrielle est en hausse.
Bien qu’il soit probable que nous connaissions une récession en 2023, Eric Lascelles, notre économiste en chef, croit que le marché du travail demeurera plus solide que lors des récessions précédentes. La récession pourrait donc être plus courte et moins profonde. Un creux plus faible donnerait alors le coup d’envoi de la prochaine phase de reprise et de croissance de l’économie.
Où se situe la récession dans le cycle économique ?
Le cycle économique est comparable à un cycle naturel, comme celui des quatre saisons, à la différence qu’il s’étend sur des années plutôt que sur des mois. Le cycle économique se caractérise principalement par les six étapes indiquées ci-dessous. La durée de chaque étape et ses répercussions varient d’un cycle à l’autre.
Source: RBC GMA
Chacune de ces étapes du cycle reflète un niveau d’activité économique différent. Lorsque le cycle économique traverse une période d’expansion et atteint le « sommet », il est fréquent de voir des secteurs de l’économie commencer à surchauffer. Ce phénomène se produit lorsque l’économie commence à évoluer à un rythme qu’elle ne peut pas soutenir. L’offre n’est tout simplement pas suffisante pour répondre à la demande. Ce scénario alimente souvent l’inflation, car la rareté de l’offre peut faire grimper les prix.
Par conséquent, les banques centrales comme la Banque du Canada ou la Réserve fédérale américaine pourraient relever les taux d’intérêt. On appelle cette mesure un resserrement de la politique monétaire. Elle vise à ralentir les dépenses de consommation et à équilibrer l’activité économique.
Il s’ensuit d’habitude une récession, car le resserrement des conditions entraîne souvent une baisse de la demande de biens et de services. La diminution des dépenses de consommation affecte les volumes de production des entreprises ainsi que leur volonté et leur capacité d’embauche, ce qui finit par provoquer un ralentissement général de l’activité économique.
Toutes les récessions suivent-elles la même voie ?
Non. Les causes d’une récession influent habituellement sur sa durée et son ampleur. Par exemple, une récession a eu lieu en 2020, au plus fort de la pandémie de COVID-19. Elle a été exceptionnellement profonde, en raison de la généralisation des fermetures. Pourtant, elle a pris fin rapidement dans de nombreux pays grâce aux mesures des gouvernements et des banques centrales ainsi qu’à la réouverture rapide des économies.
La récession qui a suivi la crise financière de 2008 était différente. Elle a été causée par l’excès d’emprunt conjugué à l’augmentation des taux d’intérêt. Ces conditions ont exacerbé d’autres difficultés sur le marché du logement, puisque les ménages n’étaient plus capables de rembourser leur prêt hypothécaire. La crise du crédit qui en a résulté s’est propagée à l’échelle mondiale et a mis des années à se résorber. Comparativement aux récessions typiques, la crise financière de 2008 était à la fois exceptionnellement profonde et longue.
Quel que soit l’avenir de l’économie, nous savons que les cycles économiques ne cesseront de se succéder. Il en va de même pour les récessions. Elles représentent un élément gênant du cycle économique.
Quel est l’impact des récessions sur les investisseurs ?
Les récessions et les marchés baissiers vont habituellement de pair. Les investisseurs souffrent souvent à court terme, mais les récessions ne les perturbent généralement pas à long terme. Comme le montre le graphique ci-dessous, les marchés progressent toujours à la longue.
Récessions aux États-Unis et marchés baissiers vont de pair
Sources : RBC GMA et Bloomberg. Pour la période du 1er janvier 1957 au 15 décembre 2022. Données présentées selon une échelle logarithmique. Ce graphique ne tient compte ni des frais d’exploitation ni des frais de gestion des placements ni des taxes et impôts. Si ces coûts et ces frais étaient pris en compte, les rendements seraient plus bas. Il est impossible d’investir directement dans un indice.
En résumé, l’économie et les sociétés s’adaptent sans cesse à l’évolution de la conjoncture. Ce processus est parfois douloureux. Cependant, si les récessions sont éprouvantes, elles durent en général très peu de temps. Au cours des années figurant dans le graphique ci-dessus, la récession n’a duré au total que 9,1 ans, soit moins de 15 % du temps total.
C’est une bonne nouvelle pour les investisseurs qui conservent leurs placements à long terme, que nous nous trouvions en récession ou non.
Explorez dès maintenant d’autres stratégies de placement dans les périodes de turbulences des marchés. Ou consultez un conseiller financier.