La couverture du risque de change est semblable à une assurance que l’on souscrit pour se protéger contre les imprévus. On l’établit afin d’atténuer les effets des fluctuations du taux de change sur le rendement des placements. Pour couvrir un placement, les gestionnaires de placements effectuent en parallèle un placement en devise visant à neutraliser les fluctuations du dollar canadien. En général, la couverture de change réduit la hausse ou la baisse de valeur d’un placement attribuable à l’évolution du taux de change. Autrement dit, elle a pour but de stabiliser les résultats.
Les investisseurs ne devraient pas prendre de décisions de placement à long terme en fonction des attentes liées aux fluctuations futures des devises. Trois raisons expliquent notre point de vue.
1. Il est particulièrement ardu de prédire les moments où se produisent les mouvements des devises.
Prévoir les moments de hausse ou de baisse d’une monnaie est une tâche extrêmement difficile. Il vaut donc mieux laisser cette tâche aux professionnels du placement.
Les taux de change évoluent avec le temps et peuvent fluctuer de façon importante à court terme.
Les devises peuvent varier considérablement à court terme
Rendements sur des périodes mobiles d'un an (calculés mensuellement). Écart entre le rendement de l'indice S&P 500 en $ CA et son rendement en $ US. Source : Morningstar Direct au 28 février 2022.
2. Les effets des fluctuations des devises ont tendance à diminuer avec le temps.
Les taux de change fluctuent d’une année à l’autre, mais les effets des devises sur les rendements des placements ont tendance à s’estomper avec le temps.
Les effets des devises diminuent avec le temps
Au 28 février 2022. Écart entre le rendement de l’indice S&P 500 en CAD et son rendement en USD.
Source : Morningstar Direct.
3. Dans un portefeuille diversifié, les fluctuations des devises ont tendance à être neutralisées.
Les placements d’un portefeuille bien diversifié sont libellés en différentes devises. L’interaction entre les paniers de devises est parfois appelée une couverture naturelle.
Les gestionnaires de portefeuille utilisent principalement deux instruments pour gérer le risque de change :
- Contrats à terme – Le gestionnaire de portefeuille peut conclure un contrat d’échange d’une quantité préétablie d’une monnaie à une date ultérieure et à un taux déterminé. La valeur du contrat fluctuera et compensera essentiellement le risque de change lié aux actifs sous-jacents. Il faut se rappeler que le placement ne tirera pas avantage de fluctuations de change qui le favorisent.
- Options – Moyennant des frais, les options confèrent à l’acheteur le droit, mais non l’obligation, d’échanger une monnaie contre une autre à un taux déterminé pendant une certaine période. L’évolution des taux de change sera ainsi moins susceptible d’influer sur le rendement du placement.
La couverture supprime les effets de la volatilité des devises de sorte que le principal facteur du rendement du fonds reste la performance des titres sous-jacents.
Effets des fluctuations monétaires : | Sur un portefeuille non couvert en $ US | Sur un portefeuille couvert en $ US | Sur un portefeuille couvert à 50 % en $ US |
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$ CA ↑ 10 % c. $ US | -10 % | 0 % | -5 % |
$ CA ↓ 10 % c. $ US | +10 % | 0 % | +5 % |
Les investisseurs doivent tenir compte de leur tolérance au risque de change avant d’investir dans un fonds commun de placement composé de titres libellés en devise étrangère. Les placements non couverts peuvent convenir à certains investisseurs, mais non à d’autres.
Couvert ou neutre en devises | Non couvert | |
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Horizon temporel | Court terme | Long terme |
Diversification | Portefeuille concentré | Portefeuille bien diversifié par devise |