Un FNB est assorti en tout temps de deux prix : le prix auquel un investisseur est disposé à acheter des parts (appelé le cours acheteur) et le prix auquel un investisseur est prêt à vendre des parts (appelé le cours vendeur ou le cours ventes). Lors de la négociation d’un FNB, il est aussi utile de calculer l’écart acheteur-vendeur, c’est-à-dire la différence entre ces deux cours.
Les marchés boursiers peuvent être considérés comme des « lieux de rencontre » pour investisseurs, où chacun tente d’optimiser la valeur obtenue pour une opération. Les acheteurs de parts de FNB veulent payer le prix le plus bas possible, et les vendeurs veulent quant à eux obtenir le meilleur prix pour les parts qu’ils vendent sur le marché.
Les écarts existent, car, dans un marché libre, les acheteurs et les vendeurs recherchent le prix le plus avantageux. Une fois le prix convenu, l’opération est exécutée et les parts de FNB changent de main.
En général, les cours acheteur et vendeur d’un FNB avoisineront la valeur des titres sous-jacents détenus dans le FNB. Les écarts acheteur-vendeur peuvent toutefois varier en fonction de nombreux facteurs, notamment les suivants :
1 Écarts des titres sous-jacents
Le FNB étant en réalité un panier de titres, l’écart le concernant découlera de l’écart des titres sous-jacents. En d’autres termes, la liquidité du FNB reflète la liquidité de la catégorie des actifs sous-jacents. Ainsi, si les titres sous-jacents sont très liquides, le FNB devrait logiquement être aussi très liquide et donc présenter un faible écart. Les actions de sociétés américaines à grande capitalisation constituent un bon exemple, car leur volume de négociation est généralement important et leurs écarts sont très restreints.
En revanche, les catégories d’actif moins liquides que les actions de sociétés américaines à grande capitalisation, comme les actions de sociétés canadiennes à petite capitalisation, afficheront des écarts supérieurs qui se refléteront dans les écarts des parts de FNB qui représentent cette catégorie d’actif.
2 Coûts de regroupement et de négociation
Les coûts de regroupement et de négociation du panier de titres détenu dans un FNB pourraient influer sur l’écart. Par exemple, si le FNB investit dans des titres étrangers, des coûts supplémentaires devront être engagés pour la conversion de dollars canadiens en devises sous-jacentes. Un FNB qui acquiert des actions européennes à dividendes doit d’abord acheter des devises, notamment des livres, des euros et des francs suisses.
Les coûts réglementaires et les impôts constitueraient un autre exemple. Au Royaume-Uni notamment, des frais de 0,5 % sont perçus chaque fois qu’un investisseur achète une action sur un marché boursier. Désignés comme des droits de timbre, ces frais sont pris en compte dans l’écart de tous les FNB liés à des titres britanniques.
3 Volumes de négociation
Lorsqu’un investisseur achète un très grand nombre de parts d’un FNB, dont la quantité dépasse le stock de titres que le teneur de marché a à vendre, ce dernier pourrait devoir créer davantage de parts en achetant un nombre considérable de titres sous-jacents. Des cours vendeurs plus élevés pourraient donc devoir être payés aux fins de l’exécution des ordres. Ces coûts sont en quelque sorte des « coûts d’incidence sur le marché ».
4 Risques de marché
Les écarts acheteur-vendeur peuvent se creuser dans des périodes d’accroissement du risque ou de la volatilité sur les marchés. Si les teneurs de marché doivent prendre des mesures supplémentaires pour exécuter leurs opérations en période de volatilité, les écarts des titres sous-jacents pourraient être supérieurs, ce qui signifiera des écarts plus importants des cours du FNB.
Le risque de négociation peut également se présenter lorsque les marchés étrangers sont fermés alors que les marchés canadiens sont ouverts. À titre d’exemple, à l’occasion de l’Action de grâces aux États-Unis, les parts de FNB d’actions américaines continuent de se négocier au pays (à la Bourse de Toronto), même si les marchés boursiers américains sont fermés en raison du jour férié. Les investisseurs peuvent quand même acquérir des parts d’un FNB d’actions américaines. Toutefois, les teneurs de marché ne peuvent pas acheter davantage d’actions américaines pour créer des parts, ni suivre directement les prix sous-jacents de ces titres. Les écarts des FNB d’actions américaines seront donc supérieurs lors de l’Action de grâces aux États-Unis afin de compenser ce risque.