La concentration est une bonne chose lorsqu’elle s’applique au travail, aux études ou à toute autre activité ciblée. Mais dans le monde de l’investissement, cela peut vous exposer à un plus grand risque de pertes. Si vous avez investi au début des années 2000, vous en avez peut-être été témoin lorsque la bulle technologique a éclaté. Pour les investisseurs qui détenaient à l’époque un très grand nombre de titres technologiques, la leçon a été douloureuse.
Le risque de concentration existe lorsque vous investissez massivement dans quelques actions ou obligations, dans un seul secteur ou même dans un seul pays. Si ces parties du marché s’effondrent, la valeur de votre portefeuille subira le même sort – du moins sur papier
Comprendre le risque de concentration des actions : les sept magnifiques
Sur les marchés actuels, de nombreux investisseurs sont attirés par les valeurs technologiques des sept magnifiques : Nvidia, Apple, Microsoft, Google/Alphabet, Amazon, Meta et Tesla. La plupart de ces sociétés ont une capitalisation boursière1 qui représente près de la valeur totale de l’indice S&P/TSX. Voilà qui illustre bien le pouvoir de ces entreprises pour faire fluctuer les marchés. Lorsqu’elles connaissent des hausses et des baisses, les marchés oscillent aussi. Et si vous investissez massivement dans ces produits, il en ira de même pour votre portefeuille.Comparaison des principales sociétés du S&P 500 selon leur capitalisation boursière
Sources : Bloomberg, RBC GMA. Au 15 juillet 2024. Données exprimées en milliards de dollars.
1 À titre de rappel, la capitalisation boursière est calculée en multipliant le nombre d’actions en circulation par le cours de l’action. Ainsi, plus la capitalisation boursière d’une société est importante, plus elle a une incidence sur l’indice pondéré en fonction de cette capitalisation. Source : Bloomberg, au 30 juin 2024. Pourcentage de la capitalisation boursière mondiale des sociétés nationales cotées
Comprendre le risque de concentration sur le marché boursier canadien
Bien que le Canada soit une excellente destination voyage, les voyageurs canadiens savent qu’en visitant d’autres pays, ils vivront des expériences encore plus diversifiées. Il en va de même pour les investisseurs canadiens. Le Canada ne représente que 3 % des marchés des capitaux mondiaux1. Les occasions d’investissement que représentent les 97 % restants se trouvent dans d’autres régions. Les possibilités de diversification sont alors accrues, ce qui permet d’obtenir une expérience de placement plus agréable. En effet, quand une région traverse une mauvaise période, une autre peut enregistrer de meilleurs résultats. Vos résultats ont donc plus de chances de rester stables, même si les marchés fluctuent.
Le tableau ci-dessous montre que des placements restreints à un seul pays, comme le Canada, pourraient produire des fluctuations plus importantes qu’un portefeuille diversifié sur le plan géographique. Et si vous ne gardez pas le cap, comme c’est le cas de nombreux investisseurs, cela pourrait pousser vos rendements à la baisse.
Performance des marchés boursiers par pays au cours des quatre dernières décennies
Années 2020 | Années 2010 | Années 2000 | Années 1990 | Années 1980 | |||||||||
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Corée | 45.2 | Nouvelle-Zélande | 12.1 | Brésil | 14.7 | Suède | 18.9 | Suède | 29.7 | ||||
Chine | 43.5 | États-Unis | 11.2 | Australia | 10.7 | Suisse | 17.4 | Japon | 28.7 | ||||
Taiwan | 42.0 | Suisse | 9.3 | Norvège | 10.2 | Brésil | 17.1 | Italie | 22.9 | ||||
Suède | 24.4 | Taiwan | 9.2 | Corée | 8.9 | États-Unis | 16.1 | Espagne | 21.3 | ||||
Nouvelle-Zélande | 20.2 | Suède | 7.8 | Canada | 8.2 | Royaume-Uni | 14.2 | Royaume-Uni | 19.3 | ||||
États-Unis | 19.2 | Japon | 6.9 | Nouvelle-Zélande | 6.8 | Espagne | 14.2 | Portefeuille à pondérations égales | 18.2 | ||||
Japon | 14.9 | France | 6.1 | Suisse | 4.9 | France | 13.5 | France | 17.6 | ||||
Suisse | 12.8 | Portefeuille à pondérations égales | 6.0 | Portefeuille à pondérations égales | 4.2 | Allemagne | 12.9 | Allemagne | 16.7 | ||||
Allemagne | 12.3 | Allemagne | 6.0 | Espagne | 3.9 | Portefeuille à pondérations égales | 10.0 | Australie | 13.9 | ||||
Portefeuille à pondérations égales | 9.7 | Corée | 5.6 | Suède | 3.2 | Canada | 9.8 | Norvège | 12.9 | ||||
Australie | 8.9 | Australie | 5.2 | Royaume-Uni | 1.6 | Australia | 8.6 | Suisse | 12.3 | ||||
Canada | 6.2 | Royaume-Uni | 5.1 | Germany | 0.7 | Italie | 8.4 | États-Unis | 12.1 | ||||
Italie | 2.4 | Canada | 4.3 | France | 0.4 | Nouvelle-Zélande | 5.0 | Canada | 11.7 | ||||
Norvège | -0.9 | Norvège | 3.3 | Taiwan | -0.2 | Norvège | 5.0 | ||||||
Espagne | -4.5 | Chine A | 2.4 | États-Unis | -1.5 | Taiwan | -0.3 | ||||||
Royaume-Uni | -10.4 | Italie | 0.8 | Italy | -1.6 | Japon | -0.7 | ||||||
Brésil | -18.9 | Espagne | -0.5 | Japon | -3.0 | Corée | -0.6 | ||||||
Brésil | -0.6 |
Source : RBC GMA, Bloomberg au 30 juin 2024. À titre indicatif seulement. Tous les rendements sont en dollars américains. Il est impossible d’investir directement dans un indice. Les données ne tiennent pas compte des frais liés aux opérations, des frais de gestion des placements et des taxes ou impôts. Si ces coûts et ces frais étaient pris en compte, les rendements seraient plus bas. Les rendements antérieurs ne sont pas garants des résultats futurs. Rendement de chaque pays selon son indice : Australie = indice MSCI Australie, Brésil = indice MSCI Brésil, Canada = indice MSCI Canada, Chine = indice MSCI Chine (actions A), France = indice MSCI France, Allemagne = indice MSCI Allemagne, Italie = indice MSCI Italie, Japon = indice MSCI Japon, Corée du Sud = indice MSCI Corée, Nouvelle-Zélande = indice MSCI Nouvelle-Zélande, Norvège = indice MSCI Norvège, Espagne = indice MSCI Espagne, Suède = indice MSCI Suède, Suisse = indice MSCI Suisse, Taïwan = indice MSCI Taïwan, Royaume-Uni = indice MSCI Royaume-Uni, États-Unis = indice du marché élargi MSCI États-Unis, portefeuille à pondération égale = moyenne pondérée de tous les pays représentés.
Le risque de concentration au Canada
Les investisseurs ne réalisent peut-être pas à quel point le rendement du marché canadien est lié à un nombre restreint de sociétés. Ce risque est similaire au risque de concentration lié aux sept magnifiques au sein de l’indice S&P 500.
Pondérations totales des 10 principaux placements au sein de leurs indices respectifs (%)
Sources : RBC GMA, Bloomberg. Données au 30 juin 2024.
Une pondération sectorielle plus diversifiée
En comparaison avec les marchés boursiers mondiaux, le marché canadien est fortement concentré dans les secteurs de l’énergie, des services financiers et des matières. Ces trois secteurs représentent près des deux tiers de la valeur des marchés boursiers canadiens. En revanche, le Canada sous-pondère considérablement les secteurs de la technologie de l’information et des soins de santé. Ces deux facteurs ont propulsé la croissance des bénéfices à l’échelle mondiale dans les dernières années.
Source: RBC GMA, Bloomberg. Au 30 juin 2024.
Investir à l’échelle mondiale peut contribuer à diversifier votre portefeuille en ajoutant des placements dans des secteurs sous-représentés au Canada. Certains de ces secteurs représentent d’importantes sources de rendement. D’autres présentent des caractéristiques défensives en cas de ralentissement conjoncturel.
Comprendre le risque de concentration dans les titres à revenu fixe
Certains investisseurs se concentrent sur un petit nombre d’obligations ou d’autres placements à revenu fixe comme les certificats de placement garanti (CPG). Cette approche peut également créer un risque de concentration.
Par ailleurs, la diversification des placements à revenu fixe en fonction des émetteurs (c.-à-d. gouvernements, sociétés), de la qualité du crédit (c.-à-d. catégorie investissement, à rendement élevé) et des pays comporte de nombreux avantages. Voici certains de ces avantages :
- Réduire la sensibilité de votre portefeuille aux fluctuations des taux d’intérêt.
- Obtenir un potentiel de rendement plus élevé.
- Ajouter un potentiel de revenu additionnel.
Les obligations mondiales peuvent être moins volatiles que les obligations canadiennes si elles sont couvertes
Même si cela peut sembler contraire à la logique, l’histoire enseigne qu’un portefeuille d’obligations mondiales est généralement moins volatil qu’un portefeuille d’obligations canadiennes.
Sources : RBC GMA, Morningstar. Volatilité mensuelle mobile sur trois ans pour la période de janvier 2011 à juin 2024. Obligations du gouvernement du Canada : Indice des obligations gouvernementales FTSE Canada ; obligations d’État mondiales couvertes en dollars canadiens : Indice mondial d’obligations gouvernementales FTSE (couvert en CAD). L’écart type est une mesure du risque couramment utilisée. Il s’applique au taux de rendement annuel d’un placement pour évaluer la volatilité du placement. Il montre de combien le rendement du placement s’écarte du rendement normal prévu. Un écart type élevé indique que la variabilité du rendement du placement est forte.
Ainsi, bien qu’il puisse être avantageux d’investir au Canada et aux États-Unis et que de nombreuses sociétés de qualité s’y établissent, s’ouvrir sur l’extérieur peut s’avérer payant. Non seulement cela vous permet d’éliminer le risque de concentration, mais aussi d’investir dans des régions du monde qui offrent plus de possibilités que vous pourriez en trouver à la maison.
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